Amis de la musique indienne réjouissez-vous car la Médiathèque musicale de Paris (MMP) au Forum des Halles vous convient à une petit déjeuner musical ce samedi 10 mai. Au programme la musique indienne dans toute sa diversité avec laddus et cafés offerts...
Avec la complicité de l'ambassade de l'Inde et du musée Guimet, la Médiatèque musicale de Paris (MMP) du forum des Halles organise une exposition sur le thème de la musique savante de l'Inde du Nord illustrée par de nombreux documents graphiques et sonores et ce, jusqu'au 25 mai...
Korg nous surprend chaque jour avec des produits innovants à l'attention des musiciens pro mais aussi de nombreux amateurs qui, du iphone au synthé séquenceur portable, trouveront toujours un jouet pour occuper leurs mains et développer leur talent musical. Aujourd'hui, et dans la continuité de notre présentation du Roland Handsonic HPD-15, nous vous présentons le Wavedrum qui se décline en deux versions dont l'Oriental qui est à couper le souffle. Avec plus d'une centaine d'instruments et des boucles préprogrammées, ce joujou à base d'une peau interchangeable est muni de capteurs permettant d'exploiter toutes les facettes du jeu d'une manière très souple comme vous pourrez vous en rendre compte avec cette démo de tablas...
Si la musique indienne suit une tradition millénaire rien n'empêche le progrès de s'en emparer grâce à des logiciels et des matériels dans lesquels les instruments les plus traditionnels ont été numérisés sous forme d'échantillons réutilisables à volonté. Aujourd'hui nous découvrons le Roland HPD-15 qui propose aux percusionnistes de retrouver sur un multipad extensible les percussions indiennes les plus emblématiques comme le tabla, le dhol ou le tampura...
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La musique indienne (bharatiya sangeet) est probablement l'une des plus ancienne qui soit. En Inde, elle est le plus grand héritage culturel laissé par les anciens dans les upavedas (voir définition plus bas), considéré comme les védas secondaires et suscitant, à ce titre, le même respect. La musique indienne est associée aux déesses et dieux ainsi qu'aux rishis (sages et saints) du panthéon hindou. Elle permet aussi d'atteindre le moksha (équivalent du nirvana bouddhique) Upaveda : (Sanskrit) "vedas secondaires".
Les upavedas sont d'imposants ouvrages consacrés aux sciences sacrés et qui sont enrichis au fil des temps par des sages (rishis) afin d'améliorer la connaissance védique. Les quatre principaux upavedas sont :
Arthaveda (gourvenance)
Ayurveda (santé)
Dhanurveda (science militaire)
Gandharvaveda (musique et les arts).
Deux sujets annexes sont parfois ajoutés aux upavedas :
Sthapatyaveda (architecture)
Kama shastras (sutra) (texte sur l'érotisme)
La croyance hindou veut que la musique soit issue du paradis. Le premier raga, Bhairav étant l'œuvre de Mahadev (Shiva) il est considéré que les cinq ragas (Bhairav, hindol, deepak, shree, megh) correspondent à l'un des cinq visages de Shiva. Le sixième raga venant de Parvarti. Ganesh, Saraswati et de nombreux saints comme Narada, sont à l'origine de cette merveilleuse musique. Ensuite, le système raga-tala a été développé par de nombreux grands musiciens indiens. Elle est ainsi devenue un musique extrêmement développée et sensible, fruit des musiques ecclésiastiques et célestes du passé.
Carnatique ou hindoustani ?
Il existe deux familles principales de musique classique indienne : Carnatique et Hindoustanie. Le système carnatique est populaire au sud de l'Inde alors que l'hindoustani l'est dans le reste de l'Inde. Si ces styles ont de nombreux ragas communs, ils ont développés des ragas particuliers qui les distinguent. La musique indienne et les ragas sont donc indissociables.
Les ragas
Les ragas, ou mélodies, sont des accords et des arrangements qui rendus d'une certaine façon donnent toute sa personnalité à la musique indienne. Le raga est intimement lié à un sentiment, une saison ou un moment de la journée (matin, midi, soir).
Les raga expriment de réelles émotions qui sont manifestées d'une façon qui leur est propres (bhava) comme peut l'être la tristesse qui va à l'unisson avec les larmes. Selon le système de pensée indien, l'humain ressent neuf émotions de base et c'est pourquoi le système est appelé navarasa en sanskrit ou navras en hindi qui signifient neuf émotions. Ces neufs émotions sont :
shringara - érotique |
Les notes de musique
La musique indienne est construite sur des notes (surs) et des cycle rythmiques (taalas ou taals) qui dépendent les uns des autres pour créer un arrangement qui sera, ou chanté, ou joué. Les notes (surs) sont au nombre de sept et ont chacune un nom à savoir Shadj (kharaj), Rishabha, Gandhara, Madhyama, Panchama, Dhaivat, Nishadha. Les sept surs (notes) forment une gamme (sargam) et sont abrégées pour faciliter leur usage en sa, ri, ga, ma, pa, dha, ni. Ces notes ont d'intéressantes propriétés tant humaines que surnaturelles. Chacune, issue d'une partie précise du corps, possède des caractéristiques et des pouvoirs particuliers mais est aussi divisées en surat (demi-ton) :
Kharaj ou shadj ou sa : tivra, kamodvati, manda et chand-do-dhuti
Rishabha ou ri : dayati, ranjini et ragtika
Gandhar ou ga : se-ve et kro-dhi
Madhyam ou ma : agnika, prasarini, priti et margini
Panchama ou pa : suratsragta, sandipani, alapni et rohiti
Dhaivat ou dha : mandati, rohini et ramya
Nishadha ou ni : qogara et dho-bi-ni
Les instruments
Ils sont divisés en trois catégories dans chacune desquelles on trouve des instruments utilisés en musique hindoustani, en musique carnatique ou dans les deux.
Percussions |
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Les instruments à cordes
Le santoor : Instrument d’Inde du Nord, originaire du Cachemire. Il possède plus de 100 cordes tendues sur un rectangle creux et frappées avec deux petits maillets faits de noix.
Le sarangi : Instrument à cordes frottées par un arc, le sarangi a 3 ou 4 cordes principales et 35 à 40 cordes résonnantes! Son nom dérive d’un expression signifiant "100 couleurs". Il se joue en faisant glisser le dos des ongles le long des cordes en boyau. C’est instrument d’accompagnement du chant et peut être aussi un instrument soliste. La difficulté que présente sa maîtrise font que les sarangiyas (joueur de sarangis) se font rares.
Le sarod : Cet instrument très ancien - on en a retrouvé des représentations datant du 1er siècle de notre ère - est construit d’une seule pièce de tek, sa caisse de résonance est recouverte de peau et ses 10 cordes métalliques sont grattées à l’aide d’un plectrum en noix de coco. Il possède aussi 15 cordes sympathiques mais n’a pas de frettes. Il a évolué au fil des siècles pour atteindre sa forme actuelle. Le son du sarod est plus chaud que celui du sitar.
Harmornium : instrument de musique à clavier et à soufflerie, l’harmonium a été inventé en France au XIXe siècle puis importé en Inde. Toutefois l’harmonium à pédales disparaît rapidement car inadapté à la culture sociale puisqu’on s’assoit par terre en Inde, et à la culture musicale (pas d’accord harmonique dans la musique indienne). Les pédales sont remplacées par un soufflet (similaire à celui de accordéon) et l’instrument fut posé par terre, le musicien l’actionnant de la main gauche tandis qu’il joue la mélodie de la droite. C’est un instrument encore très employé dans beaucoup de genres de musique hindoustani, en particulier dans les chants qawwalîs et les bhajans, ainsi que dans beaucoup d’églises ou d’écoles ou d’ashrams. L’harmonium est en passe de devenir un instrument «majeur» puisque c’est lui qui donne le ton aux autres, dans les petits ensembles. D’un simple d’accompagnement, il a remplacé le sarangi, car juste et proche des inflexions de la voix.
Les instruments a vent
Le shehnai : Instrument à anche double qui s’apparente au hautbois, il a longtemps été considéré, à l’image du sarangi, comme un instrument d’importance mineure dans la musique indienne. Instrument de fêtes ou d’annonce de moments de fête, il a gagné ses lettres de noblesse en montrant qu’il était capable de produire toutes les nuances délicates de la musique indienne. Le jeu du shehnai se caractérise par l’emploi de glissandos entre les notes, de longues tenues sur un seul souffle, de modulations rapides sur une note, de vocalises virtuoses. L’emploi de plusieurs shehnai dans un ensemble est également possible.
La flûte (bansouri) : Généralement traversière et en bambou, la flûte est devenue un instrument soliste que récemment par quelques grands interprètes. Sa sonorité mielleuse et cotonneuse donne un caractère très intime aux ragas.
Le sitar : Le plus connu des instruments à cordes de l’Inde, dérivé de la vina et popularisé en Occident par Ravi Shankar et les Beatles (album Sergent Pepper), il est utilisé depuis plus de 700 ans. Par rapport à la vina, le sitar a des frettes mobiles et des cordes dont l’ordre est inversé. Il possède 20 frettes et 6 ou 7 cordes à jouer. Les cordes sont grattées à l’aide d’un plectrum.
La tampura : La tampura est l’instrument qui maintient en bourdon constant la tonique dans toute la musique indienne. Elle possède 4 à 6 cordes. Son rôle est fondamental pour la constitution de l’atmosphère sonore d’un raga. La répétition régulière de microtons définit le champ où va s’opérer l’improvisation du soliste.
La vina : Ancien instrument qui a donné naissance au sitar et au sarod. La famille des vinas comprend plusieurs instruments comme la rudra vina ou la vina carnatique (bin).
Le violon : introduit en Inde il y a près de 450 ans, il a été vite adopté par les musiciens Indiens. Le violon s’avère tout à fait adapté aux nuances et à l’éclat de la musique indienne avec la possibilité d’utiliser les microtons. Il est surtout utilisé en Inde du Sud.
Les percussions
Le mridangam : Tambour horizontal et biface, d’après la mythologie, il a été créé par Shiva. C’est un instrument d’accompagnement, surtout utilisé dans l’Inde du Sud.
La pakhawaj : Equivalent du mridangam pour l’Inde du Nord. Le côté droit est accordé sur la tonique.
Les tablas : Percussions de la musique Indienne par Excellence, ils accompagnent la musique chantée ou jouée particulièrement en Inde du Nord. Composés de deux petits tambours, dont celui de droite est accordé sur la dominante ou la sous-dominante et celui de gauche sur la tonique, il se frappe aussi bien avec la paume de la main qu’avec les bouts des doigts, créant une grande variation dans les sons. Les passages solistes réclament une très grande virtuosité.
Lexique
Drut : tempo rapide
Madhya : tempo moyen
Matra : temps
Raga, raaga : règle de construction mélodique
Rishi : sorte d'érudit, sage, ascète et saint dans la religion hindou. Les rishis sont à l'origine de nombreux textes sacrés (vedas et upavedas)
Sargam : gamme
Sur : note
Surat : demi-ton
Tala, tâla, taala, taal : cycle ryhtmique
Veda : textes sacrés en hindouisme
Vilambit : tempo lent
Liens utiles
Liste de biographies de musiciens indiens
Liste d'interprètes de musique indienne
Les concerts de musique indienne
Le site Music India Online
Le site Karnatic
Dhol
Instrument typique du Pendjab, le dhol est une percussion qui accompagne le bhangra. De forme oblongue, il est porté en bandouillière par celui qui en joue à l'aide de deux sticks qui viennent percuter chaque peau, une au son aigu d'un côté et au son mat de l'autre.
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S.D. Batish chante Raga Manavati - 72 melakartas
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