L’Inde rime avec diversité et s’il est bien un domaine où elle est indéniable, c’est dans celui de la linguistique. Avec 22 langues nationales issues de plusieurs grandes familles, la multiplicité des langues à un impact sur l'organisation et le découpage de l'Inde et, c'est pour vous permettre d'en mieux mesurer l'ampleur que nous vous proposons aujourd'hui, un article complet sur le sujet...
On trouve en Inde deux grands groupes linfguistiques bien distincts: le groupe indo-aryen et le groupe dravidien. Si l’on admet que les Monts Vindhya et la rivière Narmada dans l’Inde centrale forment la frontière entre le Nord et le Sud de l’Inde, alors l’indo-aryen occupe non seulement l’ensemble du nord de l’Inde mais aussi une partie de l’Inde du Sud. Ainsi, les langues indo-aryennes, toutes issues du sanscrit, regroupent aujourd’hui près d’un milliard de locuteurs en Asie du Sud, sans compter la diaspora. La famille dravidienne compte près de 250 millions de locuteurs et regroupe une trentaine de langues. Aux groupes indo-aryen et dravidien s’ajoute deux autres groupes linguistiques génétiquement distincts : austrasien et sino-tibétain.
Langues officielles, langues régionales et langues répertoriées
La Constitution reconnaît deux langues dites "officielles" : l’anglais et le hindi qui sont utilisées dans la vie publique et dans l’administration à l’échelle de l’Union, et 22 langues majeures dites "nationales" ou plutôt "régionales", qui servent dans l’administration régionale, le système scolaire et les médias dans les États de l’Union.
Les 22 langues nationales
L'article 345 de la constitution indienne reconnait la notion de langues nationales de l'Union comme pouvant être le hindi ou une ou plusieurs autres langues utilisées et reconnues officiellement par l'État ou elle(s) est/sont utilisée(s). Elles sont répertoriées dans l'Annexe VIII des articles 350 et 351 de la Constitution Indienne. Jusqu'au 21e Amendement de 1967, 14 langues étaient alors reconnues comme "nationales". En 1992, le 71e Amendement porte le nombre de langues nationales de l'Annexe VIII à 18 en permettant l'ajout de quatre langues, konkani, manipuri, nepali (népalais) et sindhi. C'est en mai 2007 que quatre autres langues, bodo, dogri, maithili et santali, sont ajoutées à l'Annexe VIII de la Constitution, portant ainsi le nombre total de langues à 22.
• l’assamais ou assami
Parlé dans l’État linguistique de l’Assam par près de 60% de sa population.
• le bengali
Parlé dans l’État linguistique du Bengale occidental et dans le pays voisin du Bangladesh par 200 millions de personnes.
• le gujarati
Parlé dans l’État linguistique du Gujarat
• le hindi
Langue nationale dans plusieurs États du Nord. Ces derniers forment un ensemble régional que l’on appelle "Hindi Belt" et dans lequel le hindi peut être considéré comme la langue maternelle de la grande majorité des habitants.
• le kannada
Parlé dans l’État linguistique du Karnataka
• le kashmiri
Parlé dans l’État linguistique du Jammu-Kashmir
• le konkani
Parlé dans le territoire de Goa
• le malayalam
Parlé dans l’État linguistique du Kerala
• le manipuri
Parlé dans l’État linguistique du Manipur
• le marathi
Parlé dans l’État linguistique du Maharashtra
• le népali (népalais)
Il n’est pas lié à un état de l’Inde mais est parlé dans certains districts frontaliers du nord-est, notamment au Bengale occidental et dans le pays voisin du Népal.
• l’oriya
Parlé dans l’État de l’Orissa
• le panjabi
Parlé dans l’État du Pendjab
• le sanscrit ou sanskrit
Langue morte mais qui est encore pratiquée par les lettrés et dans les écoles de récitation des Veda.
• le sindhi
Il n’est pas lié à un État de l’Inde mais est parlé par les réfugiés hindous du Sindh, province du Pakistan depuis la partition de 1947.
• le tamoul
Parlé dans l’État linguistique du Tamil Nadu et dans la partie septentrionale du pays voisin, le Sri Lanka.
• le télougou ou telugu
Parlé dans l’État de l’Andra Pradesh
• l’ourdou
Il n’est pas lié à un état de l’Inde, mais c’est la variante du hindi parlée par les musulmans de l’Inde et du Pakistan. Il s’écrit avec l’écriture arabe adaptée au système phonétique et morphologique du hindi-ourdou.
• le bodo
Langue officielle de l'Assam, le bodo est un langage tibéto-burman du Nord-Est de l'Inde et d'une partie du Népal et du Bangladesh parlé par le peuple Bodo. Il a été ajouté à l'annexe VIII des langues officielles de l'Inde de la Constitution Indienne en mai 2007.
• le dogri
Le dogri est une langue indo-aryenne parlée dans la région du Duggar à cheval sur plusieurs états de l'Inde et du Pakistan et plus particulièrement dans la région Jammu de l'état du Jammu et Cachemire, dans le nord du Pendjab et de l'Himachal Pradesh. Il a été ajouté à l'annexe VIII des langues officielles de l'Inde de la Constitution Indienne en mai 2007.
• le maithili
Le maithili est une langue indo-aryenne usitée dans l'État du Bihar et dans la partie est du Terai au Népal. Il a été ajouté à l'annexe VIII des langues officielles de l'Inde de la Constitution Indienne en mai 2007.
• le santali
Apparenté aux langues ho et mundari le santali est une langue, du groupe munda de la famille des langues austroasiatiques, qui est parlée par environ six millions de locuteurs en Inde, Bangladesh, Népal et Bhoutan. Il a été ajouté à l'annexe VIII des langues officielles de l'Inde de la Constitution Indienne en mai 2007.
Outre ces langues, on trouve en Inde d’innombrables dialectes. 826 langues et dialectes ont été recensées au début du siècle dans le "Linguistic Survey of India" réalisé par G. Grierson sous les Britanniques. Certains de ces dialectes sont souvent des parlers importants régionalement.
Langage | Origine |
Loc.° |
Répartition géographique |
Assamais Bengali Bodo Dogri Gujarati
HindiKannada Kashmiri Konkani Maithili Malayalam Manipuri Marathi Nepali Oriya Panjabi Sanskrit Santali Sindhi Tamoul Télougou Ourdou |
Indo-aryen Indo-aryen Tibéto-burman Indo-aryen Indo-aryen Indo-aryen Dravidien Dardique Indo-aryen Indo-aryen Dravidien Tibéto-burman Indo-aryen Indo-aryen Indo-aryen Indo-aryen Indo-aryen Munda Indo-aryen Dravidien Dravidien Indo-aryen |
13 83 1.2 0.1 46 422 38 5.5 2.5 12 33 1.5 72 2.5 33 29 0.05 6.5 2.5 61 74 52 |
Assam West Bengal Assam Jammu & Kashmir Gujarat, Maharashtra Inde Nord ("ceinture hindi") Karnataka, Maharashtra,Goa Jammu & Kashmir Konkan Bihar Kerala, Lakshadweep, Mahé Manipur Maharashtra, Karnataka, MP Sikkim, West Bengal, Assam Orissa Punjab, Chandigarh, Delhi Mattur Tribus Santal Gujarat, Maharashtra, MP Tamil Nadu, Karnataka Andhra Pradesh, Karnataka Jammu & Kashmir, AP, Delhi |
° Locuteurs en millions (source recensement 2001)
La formation des états linguistiques ou le redécoupage des États de l’Union
Si l’on considère la langue, non pas comme un simple moyen de communication, mais comme l’affirmation d’une certaine identité culturelle ou religieuse, et comme le symbole d’un groupe identitaire, alors on peut comprendre à quel point la question de la langue en Inde est sensible. Avant même l’Indépendance, la question de la langue fut rapidement politisée. Gandhi dû abandonner rapidement son rêve d’instaurer l’hindoustani comme la future langue nationale; l’hindoustani n’ayant aucune connotation religieuse et peu de relations avec une identité régionale ou culturelle. Le débat sur la langue nationale condensait alors les problèmes liés à l’utilisation de la langue pour exprimer les revendications politiques d’une communauté.
Les conflits les plus violents concernant la langue commencent avec l’Andhra Télougou. L’exigence d’un état séparé pour les locuteurs télougou entraîne la formation de l’Andhra Pradesh en 1953, à partir de portions de territoires des États de Madras et de Hyderabad. D’autres zones de parler télougou lui sont ensuite adjointes en 1953 et 1960. Cette création sert de modèle en 1957 à la formation d’autres états sur des bases linguistiques : la "State Reorganizing Commisssion" se réunit en 1953 et propose la création de 16 états et 3 territoires. Il en résultera finalement 14 "linguistic states" ou états-langues et 6 "union territories".
Andhra Pradesh (télougou)
Assam (assami)
Bengale occidental (bengali)
Bihar (hindi, ourdou)
Jammu-Cachemire (ourdou officiel, cachemiri)
Karnataka (ex Mysore, kannada/cannarais)
Kerala (malayalam)
Madhya Pradesh (hindi)
Maharashtra (ex Bombay, marathi)
Orissa (oriya)
Pendjab (punjabi)
Rajasthan (hindi officiel)
Tamil Nadu (ex Madras, tamoul)
Uttar Pradesh (hindi)
Entre 1960 et 1977, 8 nouveaux états s’y ajoutent et 9 territoires.
Gujarat (ex partie de Bombay Presidency, 1960 : 15ème État, gujarati)
Haryana (ex partie du Panjab, 1966 : 17ème État, hindi)
Himachal Pradesh (ex-partie du Pendjab : 1971, 18ème État, hindi)
Manipur (ex Assam, 1971, 20ème État, manipuri/meithei)
Meghalaya (ex Assam, 1971, 19ème État, anglais officiel, khasi)
Nagaland (ex Assam, 1962, 16ème État, anglais officiel, langues "naga")
Sikkim (ex État princier, 1977, 22ème État)
Tripura (1971 : 21ème État, anglais officiel, tripuri)
Territoires de l’Union : Delhi, Chandigarh, Pondichéry, Goa-Daman-Diu (langue konkani, officielle depuis 1994), Mizoram (Mizo), Arunachal Pradesh, Andaman et Nicobar (nicobari, parlers negrito), Lacquedives (Minnicoy et Amindivi : langue divehi), Dadra-nagar haveli.
En 2000, c’est la création à partir du Bihar, de l’Uttar Pradesh et du Madhya Pradesh, et de 3 nouveaux États : Jharkhand (langue officielle santhali), Uttaranchal (langues pahari, dont garhwali, kumaoni, hindi officiel), Chattisgarh (hindi officiel, chattisgarhi). Comme le redoutaient les opposants à la réorganisation des états linguistiques, on voit bien ici que la langue, dans l’Inde indépendante, tend plutôt à diviser qu’à rapprocher.
Par ailleurs, la diversité linguistique est difficilement maintenue de façon pacifiste. La raison ne semble pas résider dans la diversité linguistique elle-même, mais plutôt dans la perception du langage comme l’expression directe d’une identité communautaire. Cette perception s’est en réalité développée avec l’arrivée des Britanniques alors qu’elle était quasi inexistante auparavant. Ceux-ci, dans le souci de cartographier et de répertorier les langues de la colonie (cf. "Linguistic Survey of India"), ont finalement fourni une nouvelle représentation des Indes à ses habitants, où une langue correspond à un nom et à une identité.
Au moment de l’Indépendance, la préférence pour une langue officielle fut faite initialement dans le but d’écarter toute identification émotionnelle entre la langue et la nation.
Le cas du hindi
C’est le 14 septembre 1949 que le hindi devient la langue officielle de l’Union Indienne. La reconnaissance officielle d’une langue majeure avec ses prestiges explicites et implicites (support financier dans les médias, l’éducation, dans le domaine de l’impression) a forcément suscité certaines frustrations et souvent même de violentes protestations de la part des locuteurs d’autres langues, particulièrement dans le sud.
Pour mieux appréhender les problèmes inhérents au choix du hindi comme langue officielle, il faut remonter un demi-siècle auparavant, période à laquelle le hindi est adopté comme langue de justice au Bihar. Il remplace un ourdou persiannisé, langue- jargon difficilement intelligible. Un peu plus tard, c’est au tour des provinces d’Oudh (Uttar Pradesh) et du nord ouest d’adopter ce choix. On préfère donc une langue simple, d’un apprentissage facile et agréable : le hindi.
Au début du XXe siècle, Gandhi lance sa campagne contre l’anglais et en faveur des langues indiennes. En 1917, il définit les critères de la langue nationale à utiliser: facile à apprendre pour les officiels, et pour le citoyen, apte à servir pour l'échange pan-indien dans les domaines religieux, économique et politique : la langue nationale devrait être celle qui regroupe le plus grand nombre de locuteurs. Selon lui, il faut donc restaurer le hindi dans son rôle naturel de langue nationale. En réalité, par "hindi", Gandhi entend "hindoustani", mélange de hindi et de ourdou.
Mais pour que le hindi soit la langue de l’Inde libre, il faut un consensus, notamment en pays dravidophone. Gandhi préconise donc, non sans mal, son utilisation dans les provinces du sud. Dès 1918, la Dakshina Bharat Hindi Prachar Sabha (institution pour la diffusion du hindi en Inde du sud) est créée. Gandhi s’adresse ainsi aux locuteurs dravidophones : "Je veux que vous vous engagiez d’ores et déjà tous à apprendre l’hindoustani. Je dis que c’est votre dharma d’apprendre l’hindoustani, qui sera un lien entre le Sud et le Nord." (Jubilee Celebration, 1946)
Le hindi l’emporte finalement comme langue officielle en 1949. En vertu du rôle que lui assignent les articles de la Constitution concernant la langue officielle et régionale, le hindi officiel est censé se développer de manière à pouvoir servir de moyen d’expression à tous les "éléments de la culture composite indienne". Il doit donc assimiler plusieurs styles, formes et expressions couramment utilisés en hindoustani ainsi que dans les langues régionales majeures.
Dans la pratique, ces dispositions constitutionnelles mettent du temps à être appliquées. Le vocabulaire se sanscritise mais la syntaxe est celle de l’anglais. On voit au fur et à mesure apparaître des réactions de rejet de cette langue, que même les hindiphones qualifient d’"artificielle et quasi étrangère". Dès 1960, le leader des partisans de l’anglais déclarait : "le nouvel hindi est la négation de la démocratie laïque" ; "c’est le symbole du sectarisme religieux, et la ruine des langages minoritaires, régionales et locales" (Report of the Committee of Parliament on Official Language, cité par Dvidevi 1980). Aujourd’hui le hindi officiel est devenu le nouveau symbole de l’oppression et du pouvoir d’état (Rai 2000, Montaut 2003).
Sur le plan linguistique, l’influence de l’anglais (surtout au niveau du lexique) dans la langue courante se reflète notamment dans le cinéma commercial hindi. En résulte un hindi composite, mêlé d’ourdou et d’anglais et compris dans l’Inde entière du fait de la popularité extraordinaire des films Bollywood. Sur les 1652 langues indiennes dénombrées par le recensement de 1961, presque les trois quarts sont des langues indo-aryenne (73.30%), un quart des langues dravidiennes. La place du hindi est quantitativement très importante. Le hindi est la langue maternelle d’environ 350 millions de personnes.
Le cas de l’anglais
Legs de la colonisation britannique, l’anglais est aujourd’hui langue officielle associée au hindi de l’État Indien. Bien qu’il ne figure pas dans la liste des 22 langues constitutionnelles, l’anglais est la langue officielle de 4 états du nord (Manipur, Meghalaya, Nagaland, Tripura) et de 8 territoires de l’Union. Parlé par une minorité instruite (entre 8% et 11% de la population), l’anglais reste la langue de l’élite. C’est la seule langue trans-régionale et qui n’a pas de connotation religieuse. Elle incarne ainsi aux yeux de certains "la langue où l’idée de la nation indienne peut le mieux s’exprimer". Quant aux états dravidophones, ils choisissent systématiquement l’anglais comme langue officielle plutôt que le hindi. Cependant, même s’il est appris très tôt à l’école, l’anglais reste une langue étrangère, inaccessible au plus grand nombre.
Langue des affaires et du marché international, l’anglais est sans conteste la langue du pouvoir. Bien que les ambassadeurs soient encouragés à utiliser le hindi officiel, c’est bel et bien l’anglais la langue du gouvernement et de l’administration. Le hindi étant handicapé par sa modernisation lexicale et syntaxique, l’anglais, lui, mène aux carrières attractives. Si l’anglais est la langue de l’élite, dans le monde du travail, à sa base, il reste très peu utilisé. Ce sont les langues vernaculaires qui prévalent, notamment dans le monde rural encore largement dominant en Inde et dans le monde de l’industrie.
Les langues classiques de l'Inde
C'est en 2004 que le gouvernement indien, conseillé en cela par un comité d'experts linguistes, introduit la notion de langue classique Indienne qu'il donne d'entrée au tamoul. Le sancrit suivra en 2005 ainsi que le kannada et le télougou en 2008. Selon les experts consultés, les langues classiques font l'objet d'écrits sur une période de 1500 à 2000 ans, avoir servi de base à des textes considérés comme faisant partie de l'héritage culturel par des générations de lecteurs, constitué le corpus d'une tradition littéraire originale n'ayant rien emprunté à d'autre langue et se distinguer, tant sur la forme écrite qu'orale, de la langue moderne.
Bibliographie
- Annie Montaut, "Le Hindi en 1947 : la question de la langue nationale, ses origines et ses conséquences", Cahiers du Sahib 5, 1997, pp 134-151
- Annie Montaut, "L’anglais en Inde et la place de l’élite dans le projet national", Herodote 115, 4e trimestre 2004, pp 63-90
- R.S Gupta, A. Abbi & K.S Aggarwal, Language and the State. Perspective on the Eighth Schedule, Creative Books, New Delhi 1995.
- Kshirsagar Aparna & Pacquement Jean, Hindi express, Editions du dauphin, 2004
- Annie Montaut, "Colonial language classification, postcolonial language movements and the grassroot multilingualism ethos in India”, in Mushirul Hasan & Asim Roy (eds.), 2005, Living together separately. On the historicity of India’s composite culture, John Benhamins, pp. 75-106
Annexes
Langues nationales de l'Inde - source recensement 2001
Langues |
nationales |
|
Rang | Langues | Locuteurs |
1 |
Hindi |
422,048,642 |
Liens utiles
Les cours de langues indiennes Paris/province
Les traducteurs et interprètes langues indiennes
La constitution indienne (pdf)
The official Languages Act of 1963
Central Institute of Indian Languages
Le Central Institute of Indian Languages a été créé le 17 juillet 1969 dans le but d'améliorer et de coordonner le développement des langues indiennes. L'institut à la charge de réunir tous les courants de recherches linguistiques et littéraires afin d'harmoniser différentes efforts tant au niveau de la recherche que du développement linguistique en Inde. L'institut supervise aussi sept centres régionaux dans tous le pays afin d'aider à la formation des enseignants dans le cadre de la politique des trois langues (three-language formula) et de la sauvegarde des langues des minorités.
Department of Official Language
Ce département fédéral a en charge le respect au niveau national du bon usage des langues officielles.
Revue de presse
Des linguistes découvrent une langue inconnue en Inde
05/10/2010 - Le Point
"- Des chercheurs ont annoncé mardi la découverte dans le nord-est de l'Inde d'une langue jusqu'ici inconnue, parlée par seulement 800 personnes. Cette langue, appelée "koro", appartient à la même famille linguistique que le tibétain ou le birman, ont expliqué les linguistes Gregory Anderson, de l'Institut des Langues Vivantes de l'Oregon, David Harrison, du Swarthmore College de Pennsylvanie, et Ganesh Murmu, de l'université Ranchi, en Inde."
La diversité linguistique de l'Inde recule
27/02/10 - Le Monde
"La famille linguistique des Great Andamanese, dont était issue la langue bo, est une des six que compte l'Inde. Elle n'est plus parlée que par cinq personnes, toutes très âgées, contre plus de 5 000 il y a encore un siècle. Dans un pays qui abrite l'une des grandes diversités linguistiques au monde, 196 langues seraient menacées de disparition, d'après un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) publié en février 2009."
Le tout-à-l'anglais en Inde
22/02/10 - Le Devoir
"Lord Macaulaye, historien et père de l'imposition de l'enseignement de l'anglais à l'élite indienne sous la domination coloniale britannique, écrivait en 1835 sans la moindre pudeur: «Il faut à présent faire en sorte que soit formée une classe de personnes qui pourra jouer le rôle d'interprète entre nous et les millions que nous gouvernons; une classe de gens, Indiens de sang et de couleur, mais Anglais de goût, d'opinions, de moral et d'intellect.» Aurait-il pu imaginer, même dans ses rêves les plus fous, que son entreprise serait aussi prégnante."
07/03/09 - Accord UE-Inde sur la diversité linguistique et le dialogue
Selon Mme Purandeswari, l'Inde est "essentiellement un pays multilinguistique, où la diversité linguistique fait partie du patrimoine historique et culturel", et est "une caractéristique intégrale de la construction nationale".