Le Groupe de réflexion franco-indien vous invite, dimanche 23 novembre à 15h, à une conférence-débat en français en compagnie de Jean-Alphonse Bernard sur le mystère de la création, en Inde, du système de caste mis en relation entre les principes fondamentaux décrits par le Vicomte Alexis Charles Henry de Tocqueville dans plusieurs de ses ouvrages...
Tocqueville in India
Ce livre écrit en anglais, langue véhiculaire de l’Inde, n’est pas un ouvrage sur Tocqueville mais un essai sur l’Inde politique comme être et comme vouloir être. Il tente de répondre à l’énigme que l’Inde pose à la science politique occidentale : comment l’élite, les élites indiennes ont-elles réussi à construire un système de gouvernement démocratique dans une société profondément marquée par le principe hiérarchique sous sa forme la plus rigoureusement hiérarchique, la caste ? Pour résoudre l’énigme - pour autant qu’un Occidental puisse résoudre l’énigme - j’ai pris pour guide et pour mentor Tocqueville. Pour quelles raisons ? Parce que Tocqueville s’est posé la même question à deux reprises : dans La Démocratie en Amérique (1835-40) et dans L’Ancien Régime et la Révolution (1856). Plus fondamentalement parce que toute la pensée politique de Tocqueville est fondée sur l’opposition des deux principes : le principe hiérarchique ou aristocratique et le principe d’égalité. Et comme vous le savez Tocqueville a eu la prescience du fait que l’évolution vers l’égalisation des conditions serait un phénomène universel, de caractère providentiel. En outre il a laissé d’importantes notes sur l’Inde, en prévision d’un voyage en Inde auquel il a dû renoncer.
"Lorsqu’il entreprit l’étude de l’Inde pour un ouvrage qu’il n’a pas écrit, Tocqueville prit de nombreuses notes de lecture et de réflexion (A. de Tocqueville, l’Inde, Œuvres complètes, tome III, Écrits et Discours Politiques, pp. 443-553). On ne s’étonnera pas qu’il ait aussitôt accordé une attention particulière aux écrits des administrateurs anglais sur le ‘township’ hindou et qu’il ait consacré plusieurs pages à leur rôle dans la civilisation de l’Inde. La rencontre de la sociologie politique de Tocqueville avec la pensée gandhienne n’est en vérité ni fortuite ni accessoire : elle correspond à quelques remarquables convergences de deux esprits séparés dans le temps et dans l’espace mais rapprochés par certains liens de parenté intellectuel."
‘L’Inde, le pouvoir et la puissance’, Jean-Alphonse Bernard, Fayard, 1985.
M. Jean-Alphonse Bernard est né en 1923 et a été formé aux lettres anciennes et modernes (khâgne). Passé par l’École Nationale d’Administration (1946-48), il a occupé le poste d’attaché puis de conseiller commercial aux États-Unis, URSS, Inde (1960-64) et Golfe Persique (1974-77). Lors de sa carrière, il a été affecté à la Direction des études économiques et à la Direction de la Prévision au ministère des Finances. A partir de 1983, M. Bernard a entrepris des missions d’études en Inde, au Pakistan et au Bangladesh.
Quand ?
Dimanche 23 novembre 2008 à 15 heures
Combien ?
Entrée libre mais réservation obligatoire au 01 39 56 47 89
Où ?
Maison des Associations
Domaine du Château de Buc
Rue Louis Massotte, 78530 Buc (Haut Buc)