Rubrique des films sur l'Inde et venus d'IndeSita sings the blues, rebaptisé par son distributeur en France Eurozoom, Sita chante le blue, arrive aujourd'hui dans huit salles de l'hexagone. Ce film d'animation de Nina Paley, primé au festival d'animation d'Annecy 2008, sert de trame à une visite guidée avec humour, fantaisie et jazz, à un épisode du Ramayana où Rama répudie sa jeune épouse Sita...


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Nina Paley
Nina Paley est née le 3 mai 1968 dans l’Illinois. A l’âge de 20 ans, elle se met à écrire et dessiner des comic strip semi autobiographiques pour le Santa Cruz Comic News. Pendant plusieurs années, elle publie de nombreuses bandes dessinées chaque semaine dans divers magazines. Mais la routine l’ennuie et elle se lance alors dans l’animation. A l’aide d’une caméra super-8, Nina Paley tourne ainsi plusieurs courts métrages. Sa soif de découverte la pousse à explorer toujours plus loin cet univers : elle s’essaye aux techniques du grattage sur pellicule, filme en 16 et en 35 mm, utilise le procédé du stopmotion... Ces créations originales et décalées sont largement diffusées dans les festivals. En 2002, Nina Paley part rejoindre son mari muté à Trivandrum. Là-bas, elle est confrontée à une société relativement misogyne en même temps que son couple traverse une crise. 3 mois plus tard, son travail lui impose de partir à New York. Elle reçoit alors un mail de rupture qui la plonge dans une grande tristesse. Elle décide de s’installer à Brooklyn, donne des cours d’animation et se reconstitue un réseau professionnel. Mais la détresse émotionnelle reste intense. C’est durant cette période malheureuse que la réalisatrice se remémore la légende de Ramayana, découverte pour la première fois lors de son voyage en Inde. L’histoire de Sita, l’épouse de Rama injustement désavouée, secondaire dans le texte original, prend tout son sens pour Nina Paley parce qu’elle lui rappelle son propre vécu. A la même période, elle découvre les chansons d’Annette Hanshaw qui raconte également des peines de coeur. Ces diverses interprétations du chagrin amoureux se mêlent dans l’esprit de l’artiste et lui inspire Sita Sings The Blues. Elle démarre le projet en décembre 2004.

Dans ce film, trois histoires s’entrecroisent, chacune se distinguant par une narration, un son et une technique de dessin particuliers. Nina Paley raconte son séjour en Inde et sa rupture avec son mari. Cette partie est autobiographique et c’est la réalisatrice elle-même qui double son personnage. En parallèle, trois narrateurs matérialisés par des ombres de marionnettes tentent de reconstituer la légende de Ramayana en se focalisant sur la vie de Sita. Enfin, les chansons originales d’Annette Hanshaw illustrent certains passages de ce récit. Ainsi se mêlent trois cultures, trois époques et trois vies de femmes pour traiter d’un sujet universel et intemporel : la rupture amoureuse. Nina Paley a mis 5 ans à achever ce projet très personnel et même cathartique. Elle nous offre sa vision subjective et originale d’un sujet qui transcende les siècles et les traverse les océans.

Durée : 1H22
Format : Couleur - 1:85 / Dolby SR - VOSTF

Liste des salles

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