Tribu originelle de l'Inde (adivasi), la tribu Warli située dans le nord-est du Maharashtra, perpétue un style pictographique rudimentaire dont le succès international ne cesse de croître. Une exposition du 6 au 30 mai à Paris dans la boutique Mohanjeet, permettra de découvrir l’œuvre d’artistes majeurs Warli grâce une sélection rare de petits formats sur toile et sur papier collectés en Inde par Hervé Perdriolle et Lucile Allanche entre 1996 et 2008...
La tribu Warli se situe à 150 km seulement au nord de la mégalopole Bombay. Forte de 600.000 membres, cette tribu perpétue un mode de vie s’apparentant à celui des premiers hommes. Les Warlis n’ont rien à voir avec l’hindouisme et ont leur propre système de vie et de croyances. Ils parlent un dialecte qui ne s’écrit pas. La danse, les légendes tout comme la peinture sont pour eux les moyens de transmettre leur culture de génération en génération.
Les Warlis ont inventé une pictographie rudimentaire, basée sur le rond, le triangle et le carré, pour réaliser les motifs de leurs peintures. Propre à l’ensemble de leur communauté, cette pictographie a permis à certain d’entre eux de s’affranchir des sujets rituels ancestraux pour s’exprimer et devenir, à l’instar des plus grands noms de l’art aborigène australien, des artistes internationalement reconnus.
Jivya Soma Mashe, né en 1934, est aujourd’hui le plus renommé d’entre eux. Présenté dès 1986 par la fameuse galerie Chemould de Bombay, il a participé à de nombreuses expositions en Inde et à l’étranger, notamment : Magiciens de la Terre, Centre Pompidou 1989 ; Other Masters, New Craft Museum, New Delhi 1998. Plus récemment, on a pu découvrir son travail à l’occasion de deux expositions conçues autour de sa rencontre en Inde avec Richard Long (l’un des fondateurs du Land Art), en 2003 au Museum Kunst Palast de Düsseldorf et en 2004 au PAC de Milano. Autre superbe dialogue, celui proposé par la Halle Saint-Pierre (Paris mars-août 2007) entre les peintures de Jivya Soma Mashe et les scultptures de Nek Chand.
Le Musée du Quai Branly dans le cadre de l'exposition "Autres Maîtres de l'Inde", mars-juillet 2010, proposera une exposition de ce grand artiste.
En regardant attentivement les peintures de Jivya Soma Mashe, ce qui frappe le plus c’est le mouvement, la qualité du détail, la légèreté et, dans un même temps, la précision du trait. L’hésitation n’existe pas dans l’œuvre de Jivya Soma Mashe. L’artiste va à l’essentiel tant dans le dessin que dans la composition. "Il y a les êtres humains, les oiseaux, les animaux, les insectes... Jour et nuit il y a du mouvement. La vie est mouvement." Par ces propos, Jivya Soma Mashe, décrit le sentiment profond qui caractérise ses peintures et évoque une culture ancestrale dont l'étude révèle quelques-uns des fondements philosophiques et religieux de l'Inde moderne.
Jivya Soma Mashe en pleine action
Sadashiv Soma Mashe, fils aîné de Jivya Soma Mashe, passe plusieurs mois par an au Japon où il réalise, pour un musée et des collectionneurs privés, des grands formats. Plus abrupte que celui de son père, son style garde l’aspect rudimentaire et primitif des peintures rituelles Warli.
Shantaram Chintya Tumbada a fait l’objet de nombreuses expositions en Inde et a créé une vaste peinture murale dans le cadre du Musée Urbain Tony Garnier à Lyon. Son style atteint une maturité graphique rare et confère à ses dessins les plus simples l’efficacité visuelle des meilleurs pictogrammes.
En savoir plus ?
La communauté des Warli sur Catharsis
Blog consacré à Jivya Soma Mashe
Quand ?
Du 6 au 30 mai 2009
lundi de 14h à 19h - mardi au samedi de 11h à 19h
Où ?
Mohanjeet
21 rue Saint-Sulpice - 75006 Paris
Métro Odéon ou Mabillon
Tél. 01 43 54 73 29