Samedi 3 juillet à 11h et dimanche 4 juillet 2010 à 15h
Salle Louis Aragon de l'Abbaye
Atelier danse
La Danse bharata natyam avec Rama Vaidyanathan, danseuse
Cet atelier, destiné aux novices comme aux danseurs de tous niveaux, propose d’aborder deux aspects de la plus fameuse des danses classiques de l’Inde évoquant les épopées du panthéon hindouiste : la danse pure nritta, étirements et exercices pour préparer à la posture de base, frappés de pieds, apprentissage des adavus, éléments chorégraphiques élémentaires constitués de mouvements des différentes parties du corps avec une coordination progressive ; la danse narrative abhinaya, travail des expressions du visage et des mains.
Tarif : 10 €
Samedi 3 juillet 2010 - Auditorium Julien Gracq - 14h30
La transmission de la musique classique indienne aujourd'hui
Conférence musicale et cinématographique
avec Sanjeev Shankar, musicien
Sanjeev Shankar, jeune joueur de shehnaï, le hautbois sacré des temples de l’Inde, propose une découverte de la musique indienne hindoustanie sous l’angle de la pratique instrumentale, mais aussi de la transmission contemporaine d’un art ancien. Autrefois, le système de patronage (jajman) des grandes familles et des castes d’artistes par l’aristocratie et le pouvoir, les écoles traditionnelles (gharana) établies dans les grands centres historiques et culturels, le guru-shishya parampara, enseignement maître-disciple qui procédait d’un art de vivre à part entière, favorisaient la pérennité des arts millénaires. Au XXIe siècle, la pression de la vie moderne, le système universitaire et l’adoption d’un académisme à l’occidental, l’avènement des nouvelles technologies numériques, obligent novices et initiés à se repositionner et à creuser de nouveaux sillons d’apprentissage. Documents filmés et démonstration musicale mettront en valeur les propos de ce jeune artiste.
Tarif : 5 €
Samedi 3 juillet 2010 - Auditorium Julien Gracq - 16h30, 18h30 & 20h
L'Indiscrète - L'Inde vue par ses jeunes cinéastes
Sélection de courts métrages contemporains
16 courts-métrages de fiction, d’animation et documentaires provenant de 8 écoles de cinéma et de média indiennes
Première initiative du genre, le festival L’Indiscrète, attaché au programme Bonjour India et proposé par Anila Gill, offre un tour d’horizon, tant artistique que géographique, du futur cinéma indien. Après avoir collecté les oeuvres auprès des principales écoles de cinéma, la tutrice de français à Delhi s’est appuyée sur le réseau des étudiants indiens en langue française en vue de les sous-titrer. De Mumbai à Chennai, c’est cet esprit collectif au service de l’imagination et de la pédagogie que Les Orientales se réjouissent de soutenir. Le cinéaste kéralais Adoor Gopalakrishnan, qui parraine cette sélection de courts-métrages, pointe ainsi l’extraordinaire créativité de ces jeunes réalisateurs qui ont « l’opportunité d’expérimenter de nouvelles idées sans avoir à se compromettre face aux exigences du marché (…) et qui "expriment nos aspirations, nos frustrations, nos espoirs, nos désirs, nos déceptions et nos préjugés comme le fait tout document humain." Ces seize courts-métrages se déclinent sous trois thématiques (Villes et Vies, Portraits de famille, Contes d’hier et d’aujourd’hui), traduisant des préoccupations récurrentes : l’exode rural et l’urbanisme galopant, la mise à mal de la cellule familiale traditionnelle ou encore la survivance des épopées mythologiques et des récits légendaires dans le monde contemporain…
Villes et vies à 16h30
- Raah/Espérance, de Sanjay Jangir - National Institute of Design, Ahmedabad, 2008 - Animation, 7 min 19 sec
- Plain Sita / Simplement Sita, de Rajiv Menon - Mindscreen Film Institute, Chennai, 2008 - Fiction, 23 min, Tamoul
- Stations / Gares, de Emmanuel Palo - FTII, Pune, 2008, Fiction, 20 min - Hindi, Marathi, Anglais
- Deluge / Déluge, de Delwyn Jude Remedios - NID, Ahmedabad, 2009 - Animation, 7 min 35 sec, Anglais
- Germ / Germe, de Snehal R. Nair - Satyajit Ray FTI, Kolkata, 2008, 23 min, Hindi
- Stone, paper... scissors / Pierre, feuille... ciseaux, de Meghna Deka - AJK MCRC, Jamia Millia Islamia, 2004 -
Documentaire, 15 min, Hindi
Durée total : 95 mn
Tarif : 5 €
Portrait de famille à 18h30
- Narmeen, de Dipti Gogna - FTII, Pune, 2008, Fiction, 20 min, Ourdou
- Roorkee by pass / En contournant Roorkee, de Arundhati Sen Verma - Whistling woods International, Mumbai, 2009,
21 min 42 sec, Anglais, Hindi
- Pdingpdoong, de Krishna Chandran A. Nair, Manasi Parikh, Nupur Mukherjee, Chewang Lepcha - NID,
Ahmedabad, 2009, Animation, 3 min 25 sec
- Indika, de Alfredo de Braganza - L.V. Prasad Film & TV Academy, Chennai, 2008, Fiction, 10 min, Hindi
- Sky/Ciel, de Anil K. Jain - L.V. Prasad Film & TV Academy, Chennai, 2008, Fiction, 11 min, Anglais
Durée total : 65 mn
Tarif : 5 €
Conte d'hier et d'aujourd'hui à 20h
- Kshya Tra Ghya / XYZ, de Amit Dutta - FTII, Pune, 2004, Fiction, 22 min, Hindi
- Chai Break / Pause Thé, du collectif du NID - Ahmedabad, 2009, Animation, 3 min 56 sec
- Thread / Le Fil, de Lilium Léonard - FTII, Pune, 2008, Fiction, 20 min, Hindi, Français
- Karna Motcham / Karna, Le Donneur de S. Murali Manohar - MGR Government Film and TV Institute, Chennai, 2007, Fiction, 14 min, Tamoul
- Swayambhu Sen forsees his end / Swayambhu Sen prévoit sa fin, de Debashish Medhekar - FTII, Pune, 2008, Fiction, 20 min, Hindi
Durée total : 80 mn
Tarif : 5 €
Samedi 3 juillet - Caves de l'Abbaye - 17h
Lectures musicales - News of India
Articles tirés de la presse indienne, rassemblés et lus par Floriane Gaber
"La police de Delhi a récemment décrété que lors des matchs de hockey, les objets suivants seraient interdits : couteaux, épées, alcools, instruments de musique, animaux, drapeaux, tabac à priser, bétel, jumelles, nourriture (sauf pour les bébés), stylos, ballons, bâtons de combat, parapluies, parfums, bidis, boites d’allumettes, lampes laser, radios, drogue, verres, skateboards, patins à roulette, armes à feu et bâtons de hockey (sauf pour les joueurs ! )."
The Statesman, 2 mars 2010
Ces chroniques de la vie ordinaire nous plongent dans l’univers journalistique de l’Inde, de l’Hindustan Times au Times of India, The Statesman à Indian Express. Entre une société rurale et ancestrale fragilisée et une société globale et industrielle anarchique, le fait divers reflète la passion, la cruauté, l’amour, le fanatisme, l’intelligence ou la mécréance, la foi ou la corruption de la société indienne.
Tarif : 5 €
Samedi 3 juillet 2010 - Café oriental - 23h
La jeune scène classique indienne • Inde
Une nuit exceptionnelle à la rencontre avec la nouvelle génération d’artistes indiens, héritiers de la musique et de la danse classique Rama Vaidyanathan et son ensemble, danse bharata natyam
• Les frères Sanjeev & Ashwani Shankar, l’art du shehnaï
• Debapriya Adhykary, chant khyal / Samanwaya Sarkar, sitar / Madhurjya Barthakur, tabla, jugalbandi
Il est loin le temps où les dynasties des musiciens de cour divulguaient leur art dans les alcôves des maharajahs rajputs et des nababs moghols. Aujourd’hui, les descendants de ces familles de musiciens prestigieux vivent dans des résidences de banlieue ou des appartements similaires à ceux de nos cités européennes ; voisins agités et cages d’escalier poussiéreuses ont remplacé la plénitude des lacs paradisiaques qui parsemaient les jardins des palais d’antan, et le murmure des oiseaux a cédé la place au tumulte anarchique des klaxons de Delhi ou de Mumbai. C’est pourtant dans ce monde globalisé que de jeunes artistes perpétuent l’héritage des arts classiques et tentent de prodiguer le rasa, cette saveur précieuse de l’émotion.
Rama Vaidyanathan et son ensemble, danse bharata natyam (Chennai)
Le bharata natyam oscille entre la force de l’émotion tandava et la douceur gracieuse lasya. Codifiées par le très ancien recueil Natya Shastra, il est traditionnellement une danse solo et sa technique, laborieuse, requiert de longues années d'apprentissage. Il met en jeu chaque ligne, chaque muscle, en particulier ceux du visage, car l'art de l'abhinaya, expression des émotions et des sentiments, est premier dans les narrations des épopées prenant corps les danses classiques de l’Inde. Le style de Rama Vaidyanathan s’est forgé auprès de grands maîtres comme Yamini Krishnamurthy ou Saroja Vaidyanathan et renoue avec la grâce et la rigueur d’un art de louanges et de prières.
Les frères Sanjeev & Ashwani Shankar, l’art du shehnaï (Calcutta)
Fils du grand musicien Pandit Daya Shankar, les frères Sanjeev et Ashwani Shankar appartiennent à la célèbre Banaras Gharana (école de Bénarès, aujourd’hui Vanarasi), là où, depuis 450 ans, s’enseigne l’art anciennement sacré du hautbois shehnaï. Toutefois, à Delhi, ils se sont autorisés à bénéficier de l’enseignement de Pandit Ravi Shankar…
La puissance sereine qu’il dégage, la plénitude de son timbre à la fois martial et contemplatif, font de cet instrument le roi des instruments à vent (she, voulant dire "roi" et naï, "flûte"). Qu’il soit, selon les théories, dérivé du surnai perse ou associé à la période védique du naadi (1000 avant J.-C.), cet instrument a quitté le huit clos sacré des temples depuis quelques décennies pour s’épanouir dans la sphère de la musique classique.
- Debapriya Adhykary, chant khyal
- Samanwaya Sarkar, sitar
- Madhurjya Barthakur, tabla, jugalbandi (Inde du Nord)
La forme du duo mélodique jugalbandi est d’origine récente. Des maîtres légendaires tels Bismillah Khan (shehnaï) et Vilayat Khan (sitar) ont été les premiers à la populariser au début des années 60, ainsi que les non moins célèbres Ravi Shankar (sitar) et Ali Akbar Khan (sarod) dont le duo a fait le tour du monde. Le chanteur Debapriya Adhykary, né en 1983 et le sitariste Samanwaya Sarkar, né en 1981 ont reçu un enseignement traditionnel très complet depuis leur plus tendre enfance auprès de grands maîtres (Manilal Nag, le subtil sitariste, Girija Devi, la grande prêtresse du chant ou encore le chanteur Kumar Prasad Mukherjee). Ils se sont distingués très tôt en recevant maints premiers prix dans différents concours à travers l’Inde, dont le plus prestigieux décerné par All India Radio.
Tarif 3 concerts : 12 €
4 juillet 2010 - Salon de musique au Palais Briau - 11h
Cet art, parmi les huit danses classiques de l’Inde, était autrefois confiné à l’espace sacré des temples et interprété uniquement par la légendaire caste des danseuses Devadasi. Elle était alors associée à un acte de dévotion car « nulle prière, nulle offrande n’est aussi agréable à Dieu ». Le bharata natyam, originaire du pays des Tamils qui s’étend de Chennai à Mysore, est un jeu constant entre la précision des mouvements de pieds adavu et l’extrême complexité des formules rythmiques jati. La fameuse posture ardha mandali, où la danseuse se tient en position « demi plié », pieds et genoux ouverts, évoque magnifiquement les sculptures des temples du XIVe siècle, au coeur desquels s’est incarné le savoir de la danse pure nritta, expression ancienne de l’amour spirituel.
Tarif : 12 €
4 juillet 2010 - Céfé oriental - 16h30
Duplessy & les trois violons du monde
Les cordes d’Asie • Mongolie, Chine, Inde et France
Enkhjargal Dandarvaanchig, môrin khuur et chant diphonique höömii (Mongolie) ; Guo Gan, ehru (Chine) ; Sabir Khan, sarangi (Inde) ; Mathias Duplessy, multi-instrumentiste et compositeur (France) À travers la rencontre exceptionnelle de trois grands maîtres de vièles traditionnelles, le compositeur et guitariste Mathias Duplessy propose un voyage musical des steppes aux déserts, des montagnes arides aux vallées vertes…
Le poète, accompagné de cet instrument lié au nomadisme et à la civilisation du cheval, narrait, chantait ou psalmodiait aussi bien l'histoire et les épopées, que l’actualité. Tour à tour mongole, chinoise ou indienne, la rencontre sur scène de ces vièles de cultures si différentes est une première internationale. Les jeunes virtuoses réunis, tous fils de maîtres respectés, dressent une passerelle entre tradition et modernité : Sabir Khan – vièle sarangi se produit avec son père le grand Sultan Khan à travers le monde ; le brillant Enkhjargal Dandarvaanchig – môrin kuur et chant höömii – vit désormais en Allemagne ; enfin, Guo Gan de la Province de Liaoning est désormais reconnu comme le meilleur joueur de ehru en Europe…
Tarif : 10 €
Dimanche 4 juillet 2010 - Auditorium Julien Gracq - 17h
Conférence cinématographique
Les courtisanes de l'Islam
Avec Sophie Guilguet, réalisatrice et productrice
Avant-première nationale du film Danse Pakistan Danse, de S. Guilguet - Jigsaw Company Film Productions
La danse féminine antique a toujours été ambivalente. Les danseuses d'antan, les fameuses Devadasis des temples d’avant l'occupation britannique, étaient aussi des courtisanes du sacré, ce dernier servant d'alibi ou de refuge à une forme subtile de prostitution. Vestales de l'ancienne Grèce, servantes de la déesse de la fertilité Inanna à Sumer, femmes vouées au culte de Baal dans le temple de Yahvé… Toutes ont été au service d’un désir transposé dans l’enceinte sacrée, où l’extase sexuelle se confondait à l’extase spirituelle. L’abandon de ces pratiques anciennes avec l’islamisation progressive, la morale politique de l’ordre établi et l’évolution des sociétés, ont renvoyé à la sphère profane une forme de prostitution liée à la pratique de la danse. Le quartier historique de la vieille ville de Lahore au Pakistan, aussi connu sous le nom de Hira Mandi marché aux diamants, était autrefois réputé pour ses courtisanes, maîtresses élégantes des notables de la ville. Elles formaient une caste où les femmes exerçaient la danse de mère en fille, depuis des générations. Cas unique au Pakistan de ces familles dans lesquelles la naissance d'une fille est une bénédiction. Héritières des Tuwaifs, artistes talentueuses de la cour des empereurs moghols, les danseuses de Lahore ont été victimes du général fanatique Zia Ul Haq, qui a porté un coup fatal au « quartier des plaisirs », en imposant une chape de plomb puritaine sur tout le pays dans les années 80. Les danseuses ont été maudites, interdites, méprisées. Après quelques danses, les femmes montent avec leur client dans une chambre à l'étage et se vendent désormais pour une poignée de roupies. Les plus chanceuses sont envoyées à Dubaï, plaque tournante du sexe, par des tours operators locaux ; elles peuvent y gagner des milliers de dollars en quelques mois. Call girls de luxe dans les quartiers huppés de la ville, certaines apprennent l’anglais, sont armées d’un téléphone portable et s’habillent en jean et haut moulant. Rares sont celles qui parviennent à s'en sortir en faisant revivre la danse traditionnelle, en se produisant devant les officiels ou en devenant des stars dans l'industrie du cinéma pakistanais, Lollywood. Il est presque impossible pour ces femmes d'échapper au cloaque du Red Light District. Prostituées de mère en fille, elles restent de perpétuelles déclassées. Le film présenté, dont le titre provisoire est Danse Pakistan Danse, n’a pas encore été diffusé sur les écrans européens. C’est donc un évident privilège que de découvrir en avant-première les parcours entrecroisés de ces courtisanes, égarées dans les décombres de l'ancien quartier des plaisirs moghols, au son des grelots qui enserrent leurs chevilles comme autant de chaînes... Sophie Guilguet évoquera ainsi le tournage, les rencontres, le présent de ces femmes et leur avenir - s’il en est un.
Tarif : 5 €
Plus d'informations
Site officiel www.lesorientales.fr